La Bataille

Fin 1916, lorsque les 35 000 canadiens arrivèrent à Vimy, ils savaient que les combats seraient trés difficiles. Les troupes françaises, qui avaient remporté la bataille de la marne et résisté aux terribles assauts allemands à Verdun, n'avaient pu prendre entièrement et conserver Vimy. La position était tenue par 10 000 allemands, le "Gruppe Vimy", de la sixième armée du général Ludwig von Falkenhausen. Ils avaient redoutablement fortifié la position par desconstructions en béton armé, des barbelés, des nids de mitraileuse, des tunnels et des tranchées.

La crête de Vimy surplombe la plaine de Lens. Par beau temps, on peut même voir les tours du quartier d'affaires de Lille "EuraLille". Cette position donne un avantage certain à celui qui pourra voir de loin les mouvements de troupes ennemis. L'Allemagne se trouve à plusieurs centaines de kilomètres droit devant.

Panorama de la plaine de Lens

Présents depuis 1915 sur le front, les canadiens avaient, cette fois-ci, du fil à retordre. Fort de l'expérience des anglais qui avaient lancé, l'année précédente, des hommes insuffisamment entrainés contre des soldats allemands aguerris par 2 années de combats, la préparation fut minutieuse.

Le général Byng, commandant le corps canadien, envoya le major général Currie étudier les méthodes de combat des troupes françaises. Les observations jouèrent un rôle primordial dans le déroulement de la bataille. Un entraînement intensif, soigné et aussi réel que possible fut donné aux soldats. Il se déroula sur un terrain à la configuration la plus proche de celle du secteur de Vimy. Les canadiens furent formés au combat au corps à corps et à la baïonnette.

La composition tactique des unités est réorganisée. Un peloton (35 à 40 hommes) qui comprenait 4 sections de fusiliers est désormais formé de 2 sections de fusiliers, une section de grenadiers et une section de mitrailleurs. Placés dorénavant au coeur de l'action, grenadiers et mitrailleurs décuplent la puissance de feu et l'efficacité du peloton en configuration de combat. D'autre part, la doctrine sur l'usage des mitrailleuses est rédéfinie. D'un usage défensif, on passe à un usage offensif. Au coeur du champ de bataille, elles protègent directement le terrain conquis et la progression des fantassins.
Mitrailleurs canadiens

Dés le 20 mars 1917, un bombardement de préparation s'abbattit sur la ligne allemande. Il s'intensifia à tel point que la semaine précédant l'assaut fut appelée "la semaine de souffrance" par l'armée allemande.

Troupes 
canadiennes à l'assaut Le lundi de Pâques 9 avril 1917, à 5 h 30, un millier de canon et des dizaines de mitrailleuses ouvrirent le feu. Sous une pluie mélée de neige, les fantassins canadiens sortent de leur tranchée. Derrière le feu roulant, ils progressent vers les défenses allemandes disloquées et se battent avec les survivants de la tranchée adverse à la grenade.

Aprés seulement deux heures de combats, trois des quatres divisions canadiennes ont atteint leurs objectifs. Sur la colline 145, le 87ième bataillon de la quatrième division canadienne est sérieusement accroché par des nids de mitrailleuses. Ce bataillon perd 50 % de son effectif.
Le soir du 9 avril, la majeure partie des objectifs est atteinte. Vers minuit,une contre-attaque allemande est tenue en échec puis une autre à l'aube. Les 3jours suivants, les canadiens s'emparent des deux derniers lieux de résistance. Suiteà cette offensive, l'armée allemande se replie de 6 km sur une nouvelle position.Les canadiens aperçoivent alors la plaine de Douai.

Cette attaque qui ne devait être qu'une diversion fut le seul succés des offensives alliées de 1917. De plus, ce fut la première victoire militaire du Canada en tant que nation indépendante. Des jeunes gens venus des quatre coins du pays s'étaient battus côte à côte victorieusement. Cette victoire d'une importance cependant mineure sur le plan militaire permit à une jeune nation de naître et de s'affirmer. Elle est le symbole de la naissance du Canada. Le gouvernement canadien déclara le 9 avril "jour de la bataille de Vimy" et met en berne son drapeau sur la tour de la Paix.

Les canadiens remportèrent également des victoires à Arleux en avril, à Fresnoy en mai, sur la côte 70 en août et à Passchendale en novembre. Ces victoires donnèrent au corps canadien d'être la plus efficace des machines de guerre. Les canadiens s'illustrèrent encore durant les derniers cent jours de guerre lors des batailles d'Amiens, d'Arras et de Cambrai.

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